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Par Syl♥ le 6 Décembre 2013 à 16:41
LE GIVRE
Mon dieu comme ils sont beaux
Les tremblants animaux
Que le givre a fait naître
La nuit sur ma fenêtre !Ils broutent des fougères
dans un bois plein d’étoiles,
Et l’on voit la lumière
À travers leur corps pâles.Il y a un chevreuil
Qui me connaît déjà ;
Il soulève pour moi
Son front d’entre les feuilles,Et quand il me regarde,
Ses grands yeux sont si doux
Que je sens mon cœur battre
Et trembler mes genoux.Laissez-moi, ô décembre !
Ce chevreuil merveilleux.
Je resterai sans feu
Dans ma petite chambre.Maurice Carême
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Par Syl♥ le 21 Décembre 2011 à 06:52
L'hiver
C'est l'hiver sans parfum ni chants...
Dans le pré, les brins de verdure
Percent de leurs jets fléchissants
La neige étincelante et dure.
Quelques buissons gardent encor
Des feuilles jaunes et cassantes
Que le vent âpre et rude mord
Comme font les chèvres grimpantes.
Et les arbres silencieux
Que toute cette neige isole
Ont cessé de se faire entre eux
Leurs confidences bénévoles...
- Bois feuillus qui, pendant l'été,
Au chaud des feuilles cotonneuses
Avez connu les voluptés
Et les cris des huppes chanteuses,
Vous qui, dans la douce saison,
Respiriez la senteur des gommes,
Vous frissonnez à l'horizon
Avec des gestes qu'ont les hommes.
Vous êtes las, vous êtes nus,
Plus rien dans l'air ne vous protège,
Et vos coeurs tendres ou chenus
Se désespèrent sur la neige.
- Et près de vous, frère orgueilleux,
Le sapin où le soleil brille
Balance les fruits écailleux
Qui luisent entre ses aiguilles.Anna de Noailles (1876.1933)
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Par Syl♥ le 21 Décembre 2010 à 06:21
L'HIVER
Tous les canaux sont pris de glace
Et les enfants joyeux se mettent à patiner.
Parfois on aperçoit des traces
Creusées dans la neige fraîche : des pas de sangliers,
De leur excellent odorat
Sous la neige épaisse, ils cherchent avec leur groin
Châtaignes et glands, rien n'échappera...
Car en janvier : la laie met bas ses marcassins.
Jamais elle ne s'éloigne et veille
Sur son nid de branches, caché, appelé chaudron,
Là ses "petits rayés " sommeillent,
Blottis l'un contre l'autre, attendant les mamelons.
Certains chevreuils tentent une sortie
Pour glaner dans les champs les restes des cultures,
Et l'on entend au loin glapir
Un couple de renards, insouciants dans leur rut.
Essoufflés d'avoir tant couru,
Les gosses rentrent à la maison près du feu de bois.
Le soir, ils s'amusent les doigts nus,
Sur les vitres givrées, à pousser les étoiles.
(Jean-Claude Brinette)
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