• Bon vendredi

     

     

    L'été se meurt

     

    L'été se meurt au creux du ciel

    d'un automne naissant.

    Il laisse derrière lui goût de miel

    et souvenirs apaisants.

     

    Le soleil plus avare de rayons denses,

    cabotine avec les nuages,

    tandis qu'au jardin s'épuise la fleur sauvage

    qui tente une dernière performance avant

    de tirer sa révérence.

     

    Les couleurs de l'arc-en-ciel

    s'effacent discrètement

    devant le spectacle flamboyant et irréel

    d'un automne trop souvent larmoyant.

     

    L'oiseau indolent et rebelle

    continue à piailler inlassablement,

    mais chacun de ses battements d'ailes rappelle

    que ce n'est plus le printemps.

     

    L'arbre dans toute sa véhémence

    se cabre à l'idée de céder au vent déluré et déterminé

    à le dénuder avec impudence.

     

    Le jardin, jadis aux allures magiques,

    se referme avec regrets nostalgiques

    sur un automne pomme-cannelle,

    anticipant le retour des hirondelles.

     

     

    Cécile Blondeau


    3 commentaires
  • Bon vendredi

    Hier Aujourd'hui Demain 


    Demain aujourd’hui appartiendra au passé

    Aujourd’hui le temps s’égrène vers le futur

    Serais-je encore présente demain pour vous

     

    Nous ne pouvons pas modifier le passé

    Nous ne pouvons pas prédire le futur

    Mais nous pouvons agir sur le présent

     

    Comment faire obstacle au passé demain

    Pour ne pas entraver la porte du futur

    Par des souvenirs pressants au présent

     

    Nous pouvons oublier le passé en l’ignorant

    Nous pouvons extrapoler le futur en rêvant

    Mais nous ne pouvons pas ignorer le présent

     

    Si nous prenions plaisir à vivre au présent

    Sans penser ni au passé ni au lendemain

    Aujourd’hui sera une journée bien réelle

     

    Présent prends ton temps ne fuit pas trop vite

    Pour rejoindre le passé qui garde les souvenirs

    En attendant de découvrir le futur après-demain


    http://douceurintemporel.unblog.fr



    33 commentaires
  • Bon vendredi

     

     Portrait d'internaute 


    Devant mon ordinateur

    Je ne vois pas passer le temps

    Je ne vois plus passer les heures

    Mon visage est rivé à l’écran

     

    Sans le savoir je me robotise

    Mon langage se grave sur CD-rom

    Mes neurones sont des méga-octets

    Mes yeux sont devenus pixels

     

    Le monde je le parcoure d’un clip

     Je passe de la terre à la lune en trip

     Bientôt je ne saurais plus communiquer

    Que par l’intermédiaire de mon clavier

     

    Mon âme se fourvoie sur le NET

     Ma lampe a remplacé la lumière

     Ma connexion n’est pas très nette

     Je me trouve dans une souricière 

     

    D’email en webcam à tour de bras

    J’échange sans bouger de ma place

     Mon agenda électronique est plein

     Constamment mon PC je l’amorce

     

    Je garde mes fenêtres ouvertes

    Pour surveiller le raid des pirates

     Mes doigts stoppent l’invasion

     Je suis dans un état d’hypertension

     

    Mon portrait d’internaute est une icône

     Je ne connais plus ma véritable identité

     Je me louvoie en Visio conférence

     Ma voix est devenue synthétique

     

    Tendresse

    http://douceurintemporel.unblog.fr/


    10 commentaires
  • Bon vendredi

     

     

     

    Aux temps jadis, aux temps rêveurs, aux temps des Fées,
    Il aurait fallu vivre aux bois, chez les muguets,
    Sous des branches, parmi les rumeurs étouffées,
    Sans rien savoir, sans croire à rien, libres et gais,
    Nourris de clair de lune et buvant la rosée,
    Il aurait fallu vivre aux bois, chez les muguets,
    Aux temps des Fées.
     

    Nous aurions su dormir sous deux feuilles croisées
    Chanter avec la source et rire avec le vent,
    Nourris de clair de lune et buvant la rosée,
    Suivre la libellule et la brise en maraude,
    Chanter avec la source et rire avec le vent.

    Peut-être Mab, un jour, nous eût changés en fleurs
    Aux temps jadis, aux temps rêveurs, aux temps des Fées,
    Il aurait fallu vivre aux bois, chez les muguets,
    Aux temps jadis, aux temps rêveurs, aux temps des Fées.

     

    (Edmond Haraucourt)



    votre commentaire